CAMINANTE, NO HAY CAMINO, SE HACE CAMINO AL ANDAR

« Toi qui marche, il n’existe pas de chemin, le chemin se fait en marchant »

ANTONIO MACHADO   

Toute évocation de Loge ayant existé accroît l’implantation de la Maçonnerie adogmatique, telle que la Maçonnerie espagnole qui, depuis quelques années est dans une phase de reconquête et de stabilisation.

La proximité géographique et culturelle nous impose d’aider autant que faire se peut toute implantation qui pourrait concourir à augmenter le rayonnement des Obédiences amies au sud de la Bidassoa.

Il apparait aussi qu’il y a un devoir de mémoire vis-à-vis de nos FF.: fondateurs, tant espagnols que français qui ont créé jadis Spartacus et l’on fait vivre à une époque particulièrement difficile. La montée des fascismes en Europe, et particulièrement en Espagne leur a d’ailleurs par la suite donné raison. Dès les premiers jours de la guerre, tout bascule. Pour avoir été les artisans de l’idéal républicain, nos FF.:  espagnols vont être traqués et assassinés de façon méthodique et rationnelle. À partir de juillet 1936, la franc-maçonnerie est confrontée à une œuvre de persécution et de destruction systématiques. On estime à environ 6 000 le nombre de nos FF.:exécutés entre 1936 et 1939, pendant la Guerre d’Espagne. Jusqu’aux derniers jours du franquisme, des centaines d’autres seront emprisonnés, devront renier publiquement leurs idéaux maçonniques, seront liquidés discrètement, ou devront émigrer.

Rattachée au GODF à qui elle demandera ses constitutions, la Loge Spartacus est une Loge atypique et sans doute unique dans l’histoire de la maçonnerie française car elle est franco-espagnole, constituée par des membres des R.: L.: la Zélée,  l’Etoile du Labourd et  La Altuna de San-Sébastien. Elle est ouverte à l’Orient d’Hendaye et a demandé ses Constitutions en même temps au Grand Orient De France et Grand Orient Espagnol. Pour des raisons évidentes de territorialité, c’est Paris qui délivre la patente le 15 novembre 1933, mais Madrid sera tenu au courant de tous les travaux de l’Atelier. La Loge est ouverte dans un but nettement exprimé : « Il s’agit d’élever les colonnes d’une Loge internationale dont le but principal est de réaliser un pas efficace vers la Paix et la Fraternité. C’est donc la naissance non d’une Loge supplémentaire quelconque, mais d’une Loge animée par l’antifascisme » La cérémonie d’installation, présidée par Robert Pinède 1er V.: M.:, membre de la R.:L.: « La Zélée », a lieu le 04 janvier 1934, non à Hendaye mais à Bayonne au temple de la rue Bergeret (aujourd’hui rue Daniel Argote) pour des raisons évidentes de commodité. Durant sa première année d’existence, la Loge se réunit 7 fois à Hendaye. En décembre de la même année, 79 Membres sont inscrits, et la décision est prise de ne se réunir qu’à Bayonne, abandonnant le local d’Hendaye trop exigu.

En 1934, le conflit des Asturies donne lieu à une atroce répression et jette sur les routes conduisant en France des centaines de réfugiés. De part et d’autres de la frontière, les relations avec les administrations locales sont utilisées pour régler de nombreux problèmes administratifs. Un comité d’accueil est constitué. Déjà rodé, il va permettre à partir de 1936 d’organiser des centres d’hébergement pour les enfants réfugiés. L’instituteur et F.: Daniel Argote (alors secrétaire de Spartacus), recevra une délégation gouvernementale pour gérer cette action humanitaire. Comme les autres Loges, Spartacus disparait en 1940. De nombreux FF.: , membres de la R.:L.: « La Zélée » et de SPARTACUS auront payé de leur vie leur lutte contre l’oppression, entre autres, les FF.: PINEDE, ARGOTE, SUAREZ et EUCHER LAHON.

A un moment de l’histoire où les libertés individuelles et collectives étaient en voie d’être abolies dans des pays de même tradition démocratique, des Francs-Maçons ont su créer et faire vivre une Loge rassemblant des hommes nés des deux cotés de la frontière, animés du même esprit de résistance face à une barbarie à visage militaire.

Les circonstances historiques ont changé, et la culture démocratique encore neuve à cette époque est maintenant solidement implantée, mais nous constatons tous les jours un abandon des solidarités et la montée des égoïsmes sociaux sous les coups de boutoir de la crise économique en cours.

La Loge Spartacus à sa création envoyait plusieurs messages : d’abord l’affirmation que la solidarité entre les Hommes de différents pays était indispensable, et ensuite que la résistance à la force militaire ou économique passait par la réflexion et l’affirmation des principes de Liberté et de Fraternité.

Ces idéaux restent plus que jamais valables au 21ème siècle, si le combat n’est plus celui des Républicains contre les assassins de la démocratie et de l’intelligence, les Francs-Maçons doivent promouvoir l’esprit de dialogue et d’entraide, le refus de la soumission aveugle aux contraintes économiques et sociales. Les circonstances historiques ont changé, un pronunciamiento paraît assez improbable et il ne s’agit pas de fonder une Loge d’Etudes sur la Guerre d’Espagne ou de décalquer les motifs de sa création, mais de reprendre l’idée originale d’une loge transfrontalière, ou tous les FF.: travailleraient ensemble et régulièrement, ne se contentant pas de « visites » occasionnelles.

La présence significative de FF.: du Grand Orient De France dans notre Orient ou dans des Orients proches susceptibles de participer à ce projet, a permis d’atteindre le nombre requis dans notre règlement général pour proposer de créer une nouvelle Loge qui porterait le nom emblématique de Spartacus 6012. Le nombre adéquat de 21 MM.: du Grand Orient De France, à jour de leurs capitations, était nécessaire pour engager cette nouvelle aventure. Quelques FF.: de la R.: L.: « La Zélée », ajoutés à des FF.: d’autres LL.: de la Région 17 du Grand Orient De France, en France et en Espagne, ont rendu possible l’aboutissement de ce projet.

D’autres motivations très importantes sont de respecter la cohérence avec notre Constitution :

En 2011 le Convent de Vichy a confirmé que les conditions d’admission au Grand Orient de France sont celles figurant à l’article 76 du RG de l’Association, à l’exclusion de toute autre, et qu’elles n’impliquent aucune considération de sexe.

Parce que nous sommes des Etres Humains libres, que les hautes valeurs morales et la lumière n’ont pas de sexe, que les symboles sont neutres, et que les arguments philosophiques ou moraux s’opposent définitivement à une forme de différenciation, nous nous devons de montrer la voie et marquer l’Histoire. Les articles 1 et 2 des principes généraux de notre Constitution sont là pour nous rappeler à chaque tenue que la Franc-maçonnerie travaille à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité. Cette phrase où chaque mot pèse si lourd, concentre toute la complexité de notre entreprise : elle n’en fixe pas plus le cadre initial que les conditions d’achèvement, et dans son acception universelle prévoit que les principes capitaux de notre ordre s’entendent et s’appliquent en tout instant et en tout lieu ou ils sont invoqués. Pour cela, nous ne pouvons, individuellement ou collectivement, qu’agir au présent en tâchant de participer à l’élaboration d’un avenir meilleur, tout en assumant un devoir de transmission voire d’enrichissement de l’héritage du passé à destination de ceux qui viennent après nous.

Nous voulons pratiquer une maçonnerie fraternelle entre FF.: et SS.: qui se sont reconnus pleinement dans un projet dynamique qui met l’humain au centre de ses préoccupations, sans privilégier la forme sur le fond, et retrouver ainsi des conditions de pratiquer une Franc-Maçonnerie répondant aux vœux de chacun. Le fort désir de participer à cette renaissance doit être entendu. Il nous semble que seules nos motivations maçonniques doivent être prises en compte, pour la création de cette Loge, à partir de notre devise: LIBERTÉ -EGALITÉ -FRATERNITÉ.

GODF © Copyright 2018 v1.0.34

 

Spartacus: una logia entre dos repúblicas

RICARDO FERNÁNDEZ RODRÍGUEZ

Traduction en français

A lo largo del primer tercio del siglo XX el continente europeo convive con un fenómeno político complejo que terminará alumbrando una?de las peores tragedias conocidas por la humanidad. La organización del movimiento obrero?surgido durante el proceso de industrialización fue combatida por los grandes capitales recurriendo a diversos medios, entre ellos el apoyo a una serie de planteamientos políticos que cuestionaron las propias bases de las democracias liberales, y que apostaron por un sistema totalitario en el que se combinaban otros elementos tales como el militarismo y un nacionalismo exacerbado, a los que se añadieron el dogmatismo religioso o el racismo extremo. Este es el clima que rodea la Marcha sobre Roma que Benito Mussolini organiza en octubre de 1922, y que materializa la organización formal del primer Estado fascista en Europa. La enfermedad es contagiosa y se extenderá como una mancha de aceite: Portugal, Alemania, Hungría, Rumanía... Ningún país del viejo continente se verá libre de lo que muchos perciben como una amenaza, capaz de liquidar los principios teóricos que pusieron fin al Antiguo Régimen, alumbrados por la Ilustración y las convulsiones políticas producidas desde 1789. En algunos de los países afectados serán las propias urnas las que hagan posible la extinción de unos frágiles e incipientes sistemas democráticos, caso, por ejemplo, de Alemania en 1933; en otros, por el contrario, se vive una situación inquietante en la que se vislumbra el inminente peligro, aunque quizá no su verdadera, real e inmediata dimensión.

El caso de España tiene sus características propias y no será ajena al problema. Valga como ilustración cómo en un encuentro oficial entre los monarcas español e italiano, Alfonso XIII y Víctor Manuel III, el primero presenta a su jefe de Gobierno, Miguel Primo de Rivera, que había llegado al poder en 1923 tras un pronunciamiento: «Il mío Mussolini».

Cuando la dictadura del general caiga y el movimiento republicano consiga cristalizar, la amenaza del ruido de sables será permanente, hasta el punto de que será precisamente un golpe de estado el que anegue en sangre al país y lo condene a padecer una larga y cruel dictadura.

Es en este marco temporal y político en el que se produce un fenó meno curioso y singular en el ámbito masónico, cuya seña de identidad será la preocupación común, compartida por franceses y españoles, ante el avance y consolidación de los totalitarismos que amenazan ambas repúblicas: la española, nacida en abril de 1931, y la francesa, germinada al calor del pensamiento del «Siglo de las Luces» y de los sucesivos procesos revolucionarios desencadenados a finales del siglo XVIII y durante el siglo XIX. Se trata de la logia Spartacus, entre cuyas columnas trabajaron francmasones españoles y franceses.

La creación de la Logia

La logia Spartacus comenzará a desarrollar su actividad el 4 de enero de 1934. Su primer Venerable Maestro será el industrial Robert Pinède, víctima en junio de 1944 junto a su esposa y su madre en la masacre de Oradour sur Glane. El encendido de luces, inauguración formal, tendrá lugar en la fecha indicada en la sede de la logia La Zélée, sita en Bayona, en la entonces denominada rue Bergeret, y adscrita al Gran Oriente de Francia. No obstante sabemos de la existencia de un trabajo preparatorio promovido por miembros de tres talleres masónicos diferentes, uno español, la logia Altuna, radicada en San Sebastian, y otros dos franceses, sitos en Bayona, la ya citada La Zélée, y l ´Étoile du Labourd.

A la singularidad del proyecto se une el hecho de que los miembros de las tres logias están a su vez encuadrados en tres obediencias diferentes: El Grande Oriente Español en el caso de la logia Altuna, el Gran Oriente de Francia, y la Gran Logia de Francia en el caso de L´Étoile du Labourd. Tiene un peso significativo en este proyecto masónico franco español la participación de miembros de la logia La Zélée, que asumen la mayor parte de la responsabilidad organizativa, estando además intensamente animada la iniciativa por una figura a la que los españoles, a juzgar por la correspondencia que se conserva, estarán muy agradecidos: se trata de Félicien Court, periodista y escritor de Toulouse, miembro del Consejo de la Orden del Gran Oriente de Francia nada menos que durante tres mandatos diferentes comprendidos entre los años 1918 y 1939.

Los francmasones que integrarán la logia Spartacus ubicarán la sede del nuevo taller en la localidad de Hendaya. Con esa estratégica ubicación geográfica dirigirán una solicitud de constitución y otorgamiento de la «carta patente» tanto al Gran Oriente de Francia como al Grande Oriente Español. El criterio práctico de la territorialidad vigente en el momento se impondrá y será rue Cadet la que encuadre a la nueva logia en su activo, expidiéndole su documento fundacional el día 15 de noviembre de 1933. Ello no impedirá que la numerosa participación de españoles «entre columnas», y el carácter internacional que se asume como una seña de identidad desde el primer momento, haga posible que el Grande Oriente Español esté permanentemente informado de cuanto el taller hace.

La orientación de la logia, de estructura compleja tanto por su proceso de formación como por su?composición, estará marcada por?una decidida acción antifascista. Ya?en el levantamiento de columnas se?pone de manifiesto que lo que sus fundadores persiguen es poder:«...Dar un paso efectivo hacia la paz y la fraternidad. Se trata en consecuencia no del nacimiento de una logia más cualquiera, sino de una logia animada por el antifascismo...». Es decir, podemos comprobar en la propia documentación fundacional la existencia de una preocupación que anida en el espíritu de muchos francmasones de la época. Pensemos que en Italia el fascismo se ha consolidado en el poder y lo ejerce ininterrumpidamente desde hace once años; que Hitler acaba de ganar las elecciones que conducirán a Alemania hacia la dictadura nacionalsocialista;

Los francmasones que int grarán la logia Spartacus ubi- carán la sede del nuevo taller en la localidad de Hendaya. Con esa estratégica ubicación geográfica dirigirán una soli- citud de constitución y otor- gamiento de la «carta paten- te» tanto al Gran Oriente de Francia como al Grande Oriente Español.

y que la joven democracia republicana española comienza a conocer y a sufrir los embates del totalitarismo. Abundado en lo anterior, desde la logia Altuna se envían en noviembre de 1933 una serie de circulares dirigidas a otros talleres peninsulares en los que se pone de manifiesto la voluntad de participar en la creación del nuevo taller, que se anuncia próxima, en 1934, y se reitera cuál es el ideal que impulsa a todos los fundadores: «... conseguir que puedan levantarse columnas de una logia internacional cuyo fin principal ha de ser el de realizar los más eficaces esfuerzos en pro de la paz y la fraternidad...». Estas circulares forman parte de una activa campaña de comunicación puesta en marcha por el taller vasco, y deducimos que iban mayoritariamente dirigidas a otras logias federadas en el Grande Oriente Español. Se buscaba lograr el mayor número de dobles afiliaciones de cara a dar solidez al proyecto y permitir su establecimiento y

La creación de la logia Spar- tacus encuentra también su causa desde el «lado epa- ñol» en la visión aperturista de los miembros de la logia Altuna, creada en el año 1932, y preocupada desde su nacimiento por mantener unas estrechas relaciones con los talleres existentes al otro lado del Bidasoa.

funcionamiento inmediatos. Juan Zíbar y Elías B. Marqués, Venerable y Secretario de la logia Altuna respectivamente, informaban entonces de los pormenores que rodeaban la creación del taller dejando ya claro que el mismo quedaría encuadrado en la organización administrativa del Gran Oriente de Francia. Se daba cuenta igualmente del porqué se había elegido Spartacus como título distintivo de la nueva logia, «... pues trae a nosotros el recuerdo de aquel esforzado gladiador de Capua que trató de romper las cadenas de los esclavos de su tiempo y que con solo diez mil hombres consiguió po- ner en cuidado durante varios años al orgulloso poder de Roma...». Venerable y Secretario aprovechaban el escrito para dar cuenta de las condiciones económicas que implicaría la pertenencia a la nueva logia: 15 francos trimestrales de la época con su cambio en pesetas: 7,05; o lo que era lo mismo, 2,35 pesetas al mes. Curiosamente, y como veremos más adelante, entre los avatares que afectarán a la corta vida de esta logia, los problemas económicos tendrán un peso importante y además no tardarán en manifestarse.

Las palabras de Juan Zívar y Elías B. Marqués son de nuevo ilustrativas al referirse a la reacción de Félicien Court y de los miembros de las logias bayonesas: «... habiendo cristalizado nuestros propósitos mucho mejor de lo que pudieran soñar las más lisonjeras esperanzas gracias a la buena voluntad que hemos encontrado en nuestros hermanos franceses, quienes no solo se han apresurado a es- trechar la mano que nosotros tendíamos, sino que, llenos del mayor entusiasmo, no han perdonado esfuerzo hasta conseguir que puedan levantarse las columnas de una Logia Internacional...»

Spartacus se desarrollará con una aparente «buena salud» en lo que a la incorporación de miembros se refiere. De hecho, aunque tras su puesta en funcionamiento oficial desarrolla sus primeras reuniones en Hendaya, el número creciente de incorporaciones provenientes de Bilbao, Mont de Marsan, Pau y Zaragoza, hace que de manera efectiva y habitual trabaje en la sede de la logia La Zélée, en Bayona, que prestará sus locales a este fin. En 1934 el censo elaborado al acabar el ejercicio indica que el taller cuenta con 79 miembros.

La actividad de la logia Spartacus

Spartacus es una logia «política» por el momento en que se funda y por las razones básicas que hacen posible su aparición. Pero no hablamos de política partidista-algo que en principio resulta ajeno a la actividad masónica- sino de la reflexión compartida por masones adscritos a organizaciones, nacionalidades y talleres diferentes, y centrada en analizar un fenómeno concreto que en el momento al que nos referimos se halla en pleno auge, y constituye toda una amenaza frente a las democracias. La actividad por tanto se inscribe en la forma de hacer propia de entonces, muy característica de la Francmasonería desarrollada por el Gran Oriente de Francia, y muy en consonancia con la reivindicación democrática que se hacía desde el Grande Oriente Español, donde algunas figuras relevantes, caso de su Gran Maestro Adjunto, Ceferino González, llegaron a reclamar abiertamente la «no neutralidad» de la institución francmasónica durante el conflicto béli- co español.

Pero Spartacus no es sólo una logia «política» en el sentido expresado. Trabaja siguiendo el sistema filosófico mayoritario en el momento en España, el Rito Escocés Antiguo y Aceptado (el mismo que seguía L´Étoile du Labourd), al que se adaptan los miembros de La Zélée, logia centenaria ligada al sistema filosófico originario de la institución francmasónica, denominado indistintamente Rito Francés o Moderno. En el expediente conservado sobre la logia Altuna en el Centro Documental de la Memoria Histórica, aparece una plancha firmada el 10 de mayo de 1935 por un miembro del taller con su nombre simbólico, Prometeo. El documento, mecanografiado, contiene una mención manuscrita gracias a la cual sabemos que fue remitido a la logia Spar- tacus para su exposición y debate. Su título, «La enseñanza laica en España. El Instituto Escuela», es una muestra ilustrativa de cómo exis- te un interés por la realidad española del momento en suelo francés y cómo se defiende una determinada concepción educativa por algunos francmasones, claramente identificada con el ideal republicano, com- partido a ambos lados de la frontera, y muy crítica con «...un Estado entregado a las fuerzas reaccionarias, cuyo principal empeño... es des- acreditar esta enseñanza oficial en beneficio directo de la escuela con- fesional, que sólo puede brillar ante la oscuridad ajena...». El escrito, que comienza haciendo una referencia a la Institución de Libre Ense- ñanza de Francisco Giner de los Ríos, explica el proceso de creación del «Instituto Escuela» en el año 1918, exponente de lo que es en el mo- mento la escuela laica o neutra. Llama la atención el hecho de que en el manejo conceptual del término «laico», el autor haga ya referencia a las «interpretaciones erróneas que se vienen atribuyendo... con más mala fe que ignorancia». Y merece la pena resaltar cómo la inquietud que genera la vivencia cotidiana, así como la valoración que sobre ella se hace están presentes entre estos francmasones: «... Los momentos que ahora atravesamos hacen temer justificadamente que esta labor (la del Instituto Escuela) se paralizará...»

También, a pesar de todo, permanece la esperanza que deriva en un bien intencionado, quizá ingenuo optimismo. Algo meritorio sobre to- do si se contempla desde la perspectiva que nos brinda conocer qué sucedió poco tiempo después de que fuera redactado el documento. Escribe Prometeo: «... Podrá percibirse un País que renace y que será sin duda el más firme baluarte del espíritu liberal y democrático, que por tan duros trances está atravesando en el mundo...»

La logia Spartacus tendrá en su corta existencia -la sublevación militar y el estallido de la guerra en España pondrán prácticamente fin a su actividad «intra muros»- un interesante papel en la organización de una red de ayuda a los refugiados españoles que logran cruzar la frontera en períodos de tiempo diferentes pero poco distantes entre sí: la Revolución de Octubre de 1934, el cierre de la frontera de Irún y caída de San Sebastián en septiembre de 1936, y el derrumbamiento total del Frente Norte en octubre de 1937.

En el mes de octubre de 1934 se produce un estallido revolucionario en el núcleo industrial de Asturias. El episodio dura apenas quince días y es sofocado por el ejército, que actúa siguiendo las órdenes del Gobierno Lerroux. Centenares de refugiados cruzan la frontera huyendo de la feroz represión desencadenada. Nombres como el del maestro1 Daniel Argote, con doble afiliación en La Zélée y Spartacus, pasarán a la historia al organizar en suelo francés un comité de acogida que, gracias a esa primera experiencia humanitaria, cobrará una dimensión mucho mayor cuando en 1936 se produzcan las dos grandes oleadas de refugiados, la primera recién comenzada la guerra al caer San Se- bastián, y la segunda, al desaparecer el Frente Norte al año siguiente. La ayuda a los refugiados, masones o no, se materializa de muchas formas: trámites administrativos, cuidado de los niños que huyen con sus familias en el mejor de los casos... Hasta signos de reconocimiento se hacen a la llegada a puerto, para evitar a los refugiados recién lle- gados que responden a ellos el ingreso en los campos de concentra- ción preparados por las autoridades francesas.

Las luces se apagan

El taller franco-español correrá una suerte prácticamente análoga a la de la logia La Zélée. La otra entidad que había sumado sus efectivos para constituir Spartacus, L´Étoile du Labourd, contaba con menos miembros, éstos frecuentaron habitualmente las tenidas de La Zélée, y prácticamente dejó de funcionar a pesar de algunos intentos de re- animación.

Spartacus se ve afectada seriamente por el estallido de la Guerra Civil. La logia Altuna deja de existir en septiembre de 1936 y en ese mismo mes las tropas de Franco han cerrado la frontera de Irún.

El ta ller internacional del Gran Oriente de Francia dejará prácticamente de funcionar y sus miembros, con doble afiliación en La Zélée, se dedicarán más a organizar las medidas de socorro a los refugiados que a otra cosa. En estas condiciones llega la guerra a Francia, su hundimiento militar y la promulgación del Decreto de 13 de agosto de 1940 por el régimen de Pétain. El temido totalitarismo tipo fascista se había instalado por fin en suelo francés y había declarado a la Francmasonería fuera de la ley. Los locales en los que Spartacus desarrollaba sus tenidas en la rue Bergeret son ocupados primero por los soldados alemanes y luego por la Milicia de Vichy. Buena parte de la documentación manejada por la logia La Zélée fue quemada en el jardín de la casa que3 Eucher Lahon tenía en la localidad bayonesa de Lahonce. El mobi- liario y los objetos de decoración masónica se vendieron al mejor postor por una cantidad irrisoria (3.198 francos).

Con anterioridad al estallido bélico y la catástrofe que el mismo trajo consigo, la logia Spartacus se vio también afectada por una complicada situación económica, provocada por un rápido crecimiento favorecido por el sistema de dobles afiliaciones, y un impago de las capitaciones debidas al Gran Oriente de Francia. La situación es alarmante al dar comienzo el ejercicio masónico del año 1936, momento en el que al hacer balance se aprecia que el ejercicio anterior se ha cerrado con un censo de 72 miembros activos de los que no han hecho frente a sus obligaciones económicas nada menos que 36. La logia acumula frente al Gran Oriente de Francia una deuda de 1.200 francos sin contar, habida cuenta de su juventud, con reservas en su tesorería para hacer frente al problema. Tenemos constancia de esto a partir de la corres- pondencia del Tesorero de la época, Robert Pinède, y el Venerable de la logia, Justin Bonneman-Benia; también de la existencia de algunas dimisiones producidas a raíz de la imposibilidad de, en el período de crisis que se vive, asumir las obligaciones económicas ligadas a la per- tenencia a la logia. Causas de necesidad tuvieron que apreciarse de algún modo por el colegio de oficiales de Spartacus, cuando se optó por no aplicar medida disciplinaria alguna frente a los deudores. El comienzo de la guerra en España primero y en toda Europa más tarde, encaminaron definitivamente a la logia Spartacus hacia su desaparición 4.

1 Daniel Argote, que se integrará en la Resistencia, será asesinado por los alemanes en Orthez el día 10 de agosto de 1944.

2 En la actualidad, la calle de Bayona en la que tenía su sede efectiva la Logia Spartacus, lleva el nombre de Daniel Argote.

3 Jean Eucher Lahon, maestro, miembro de la logia La Zélée, fue detenido por tropas alemanas el día 10 de agosto de 1944. Llevado a Pau, no se tienen noticias de él una vez que el ejército alemán inicia su retirada en la zona el día 21. Su cadáver nunca fue encontrado.

4 El 28 de octubre de 2012 se constituyó en Bayona una logia denominada «Spartacus 2012»: un proyecto distinto de aquella logia que nació en los años treinta del siglo pa- sado, pero en cuyo arranque también participaron –y lo siguen haciendo- masones españoles.

Fuentes bibliográficas consultadas

1. Loges et Francs Maçons, Côte basque et Bas Adour (1740/1940), Jean Crouzet, Ed. Atlántica, 1998.

2. La Maçonnerie Bayonnaise de 1743 à 2008, 265 ans de vie Maçon- nique à Bayonne, Jean Crouzet, Ed. Cercle Camille Delvaille, 2008.

3. Histoire des Loges Maçonniques du Sud et d ´Espagne, Grand Orient de France, ITEM, 2010.

4. La masonería en Asturias (1931/1939), Yván Pozuelo Andrés, Ediciones Universidad de Oviedo, 2012.

5. La Franc-Maçonnerie Universelle en face de la grande tragédie de l ´Espagne, Ceferino González, Bruselas, 1937

6. Centro Documental de la Memoria Histórica SE Masonería A.C. 727 y SE Masonería A.C. 266. Fondos fotográficos A242 A/R.

7. Centro Documental de Víctimas de la Shoah.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Derrière le féminisme espagnol, les franc-maçonnes

Dans l'Espagne de la fin du XIXe siècle, les loges maçonniques ont constitué un terreau fertile pour l'émergence de grandes personnalités féministes.

L’histoire du féminisme en Espagne est étroitement liée à celle de la franc-maçonnerie. Cet ordre est apparu dans la péninsule ibérique en 1728, sous l’influence de francs-maçons initiés à l’étranger. Il s’est rapidement développé, malgré des périodes de persécution extrêmement sévères.

Seul le règne de Charles III, despote éclairé, avait permis la création du Grand Orient d’Espagne, en 1780. La puissance de l’Église bâillonna le mouvement et le roi absolutiste Ferdinand VII le rendit illégal.

Rosario de Acuña

La révolution de 1868 suivie du Sexenio Democrático («sexennat démocratique») entraînèrent des réformes libérales telles que la liberté de culte, d’enseignement et d’association, qui firent surgir un climat de liberté citoyenne permettant le développement et la consolidation de loges maçonniques. Elles réunissaient aussi bien des républicains que des spiritistes ou des anarchistes.

Rejet de la femme comme «ange du foyer»

Les loges sont au départ masculines, mais certains membres, en vertu du principe d’égalité au cœur du code éthique du mouvement, étaient favorables à l’intégration de femmes pour réaliser ensemble le projet déclaré du Grand Orient d’Espagne: éradiquer l’analphabétisme en éduquant, dans des écoles uniques et laïques éloignées de l’influence de l’Église, toutes les couches de la société –et notamment les enfants, dont les droits fondamentaux se devaient d’être respectés.

Il n’existe pas de statut réglementé sur la présence des femmes dans les loges. La diffusion d’idéologies telles que le krausisme [du nom du philosophe allemand Karl Christian Friedrich Krause, ndlr] et le fouriérisme [du nom du philosophe français Charles Fourier, ndlr] œuvre néanmoins pour la reconnaissance de leur condition.

Les femmes intègrent peu à peu des loges masculines et y assument les mêmes tâches que les hommes. Lorsqu’il y a un nombre jugé suffisant de femmes dans une loge masculine, elles rejoignent une loge d’adoption constituée uniquement de femmes et parrainée par une loge masculine.

Entre 1868 et 1900, 400 femmes rejoignent ainsi la franc-maçonnerie en Espagne et s’engagent dans la vie publique, avec l’intention de rejeter les stéréotypes de genre faisant de la femme un «ange du foyer» associé irrémédiablement à la douceur, la discrétion et la soumission.

Les franc-maçonnes veulent pour la femme, quelle que soit sa situation sociale, le respect de sa dignité et de son droit à être indépendante. L’instruction pour tous étant une priorité, deux franc-maçonnes, Ana Maria Ronda Pérez et Matilde Muñoz, dirigent la Liga de educación y enseñanza (LEYE, «Ligue pour l’éducation et l’enseignement»), créée par plusieurs loges.

Les franc-maçonnes espagnoles du XIXe siècle sont anticléricales, féministes laïques, libres penseuses et très actives: elles animent des meetings, publient des articles et des tribunes dans la presse libérale. Elles créent des associations, organisent des manifestations.

Engagement radical dans la cause féministe

À l’intérieur du mouvement, toutes n’ont pas la même sensibilité: si beaucoup sont favorables à une totale émancipation de la femme, une minorité d’entre elles –comme Mercedes Vargas de Cambó, une écrivaine catalane ayant rejoint une loge en 1883– persiste à lier intrinsèquement la femme, principale influence de l’espace privé et éducatrice de sa famille, et la maternité.

D’autres vont plus loin dans la cause féministe. Ainsi Concepción Arenal publie-t-elle en 1869 son essai La mujer del porvenir («La femme du futur»), qui présente la femme comme un individu autonome qui doit être intégré dans la société et le monde du travail.

Elle affirme ensuite, dans l’ouvrage La mujer de su casa («La femme en son foyer»), publié en 1883, que vouloir pour la femme la perfection au sein de son foyer n’est pas source de progrès social mais qu’au contraire, la femme est maintenue par cette attitude dans la subordination et l’ignorance –elle n’a pas d’indépendance financière et son éducation est défaillante.

Concepción Arenal était soutenue par Emilia Pardo Bazán, autre écrivaine franc-maçonne qui rejetait l’assujettissement des femmes et réussit malgré de très fortes oppositions à obtenir une chaire de littérature néo-latine à l’Université centrale de Madrid.

De son côté, lorsqu’elle intègre la franc-maçonnerie en 1886, Rosario de Acuña est déjà une écrivaine engagée qui affirme que les femmes sont les véritables moteurs des changements de la société. Il s'agit de l’une des rares franc-maçonnes aristocrates, mais son discours souvent radical sur l’émancipation des femmes; son comportement, qui rejette parfois les règles strictes des loges d’adoption, font d’elle un électron libre parfois décrié.

En 1891, elle monte El Padre Juan («Le père Jean»), une pièce de théâtre anticléricale qui fait scandale. Elle crée également une exploitation avicole, qui fournit toute l’Espagne en œufs d’une qualité exceptionnelle. Pour elle, la régénération sociale n’est possible qu’à partir d’une vie en contact avec la nature, loin de la consommation à outrance, des diktats de la mode et du rythme effréné de la ville.

Dans ses discours et ses articles, elle appelle les femmes à avoir conscience de leur valeur et de leur capacité à améliorer l’espèce humaine. Malgré un harcèlement continu l’obligeant à s’exiler au Portugal, elle continue son combat sans relâche.

D’autres franc-maçonnes connaissent les mêmes persécutions, telle Ángeles López de Ayala: issue d’une famille bourgeoise libérale dont certains membres sont eux-mêmes francs-maçons, elle intègre rapidement une loge et s’engage en faveur de l’autonomie des femmes en publiant de nombreux articles dans la presse libérale. Elle anime même une colonne fixe dans Las Dominicales del Libre Pensamiento («Les dominicales de la libre pensée»).

Elle déclare ouvertement que la femme doit se libérer aussi bien de l’emprise de l’Église que de la domination masculine, et elle rejette la monarchie. Ces idées sont si radicales que sa maison est incendiée et qu’elle fait l’objet de deux tentatives d’assassinat. Malgré plusieurs séjours en prison, elle continue de défendre publiquement la franc-maçonnerie.

Nous pouvons citer également les sœurs Amalia et Ana Carvia, qui intègrent une loge en 1887 et créent à Huelva une fondation, la Fundación de Huelva, qui œuvre à libérer la femme de la moralité chrétienne.

Lutte pour la libération de toutes les femmes

Afin d’obtenir plus de visibilité et d’écoute, des pactes se nouent entre franc-maçonnes, tel celui unissant en 1889 Ángeles López de Ayala à Amalia Domingo Soler (romancière et spiritiste) et à Teresa Claramunt (ouvrière anarchiste), qui mene à la création de la Sociedad Autónoma de Mujeres («Société autonome de femmes») à Barcelone. L’objectif avoué est de motiver les femmes de toutes conditions à participer aux débats politiques et culturels.

Les revendications des franc-maçonnes évoluent et finalement, elles ont été bien plus loin que ce que les hommes attendaient d’elles: leur engagement pour un monde meilleur et plus égalitaire, mais dans le respect des schémas traditionnels, est devenu une lutte pour la libération de toutes les femmes, à tous les niveaux de la société.

À l’instar de Belén Sarragá, l’une des premières femmes médecins en Espagne, intégrée à une loge en 1896 et favorable à la séparation de l’Église et de l’État, les franc-maçonnes féministes de la toute fin du XIXe siècle refusent de plus en plus la bureaucratie et la hiérarchisation des membres et œuvrent à l’intégration des femmes ouvrières dans les loges. Une nécessité, selon elles, dans la lutte commune qui s’annonçait à l’aube du XXe siècle: obtenir l’égalité des droits politiques et le suffrage des femmes.

Source :Christelle Schreiber-Di Cesare The Conversation